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      par Bertrand le 13 février 2012

      Et donc le deuxième flim visionné hier est français, cocorico ! -intro pourrie, on est d’accord, mais j’ai la crève, alors crotte-.

      J’ai déjà parlé plus haut -ou plus bas- de mon attachement au cinéma de genre français. C’est de notoriété publique maintenant, je suis sûrement plus clément avec les produits régionaux. Que voulez-vous …

      Mais là, comment dire, sans paraître trop discourtois, ce que je pense de ça. Sans déconner, c’est un amoncellement d’erreurs ce flim. Bon, à part le titre. Vous n’avez décemment pas le droit de posséder le DVD, à moins de bosser dans une bibliothèque, médiathèque ou que sais-je.

      L’erreur la plus notable c’est le classement du flim dans le genre horreur. Même dans l’épouvante, c’est impossible. Pourtant on y croit presque au début. Pas mal de plans fixes, des cadrages connus et reconnus, des dialogues minimalistes et inintéressants, des lustres qui bougent, des bruits dans la maison … Mais ça ne tient guère que 20 minutes. Ou plus. Parce que cela ne dure “que” 73 minutes, mais c’est d’une longueur incroyable.

      Mais la plus grosse erreur, c’est peut-être le casting finalement : les comédiens sont beaucoup trop classe pour ça. Non pas qu’ils ne peuvent pas jouer dans ce genre de flims, non bien au contraire. Mais Charles Berling et Valerie Bonneton valent tellement mieux que ça. Les pauvres. Ça fait ben mal au cœur de voir Fabienne Lepic s’escrimer à rendre crédible cette femme devenue folle, s’entichant d’un rom comme s’il s’agissait de son frère décédé, et le grand Charles essayer de la retenir.

      Il est temps de parler de l’histoire. Ouais. Parlons-en. Claire (Valérie) hérite d’une maison de campagne délabrée après le suicide de son frère. Elle s’y rend avec son cher et tendre Benoît (Charles) afin de la retaper et de la revendre. Enfin ça, c’est plutôt l’idée de Monsieur. Car Fabienne boulimique et sous anti-dépresseurs, elle, pense que son frère est encore vivant. La preuve, il joue avec le disjoncteur, marche au plafond, fait bouger les lustres, tout ça tout ça. Du coup, elle lui laisse des SMS et des messages sur son portable. Ma foi. Le tableau ainsi posé est sympa, finalement : une maison qui fait des trucs chelous, une femme qui sombre dans la folie et son mari qui essaye de la maintenir à flots malgré tout.

      Problème, cela ne dure pas. Non. Pauvres de nous. Parce qu’un beau jour, Benoît découvre un trou menant au jardin dans la cave de la bâtisse et tout d’un coup la lumière se fait, et nous ne sommes plus, mais alors plus du tout dans le registre du flim de maison hantée et donc d’épouvante.

      Ça m’apprendra à lire le dos des jaquettes. Il y avait le verbe “squatter”. Effectivement, il s’avère que les bruits et les sautes de courant étaient dus à un jeune rom, s’introduisant toutes les nuits pour subtiliser argent et nourriture. C’est triste à dire mais les scènes avec ce jeune acteur roumain m’ont fait rire. Et je ne mets pas sa performance en question. Mais les dialogues. Sans déconner :

      Argent, argent

      Ridicule. Comme cette scène, où Claire, partie à la recherche du petit se retrouve dans le camp de Roms, et après un simple “Bonjour”, se ramasse des buches dans la gueule. Sont pas commodes cette année les romanichels.

      Finalement, il y a sûrement une grosse erreur de style au début, qui lui a valu son catalogage dans l’horreur car le flim était peut être avant tout une histoire “sociale”. Mais j’avoue que même dans cette dimension, je passe à côté.

      Je cherche désespérément un angle duquel je pourrais le trouver potable, mais je ne vois pas et j’en suis le premier désolé.

      PS / Par contre je vois qu’Hélène Angel a réalisé Peau d’homme cœur de bête en 1999, et ça m’a l’air beaucoup plus intéressant. Je tacherai de me le procurer.

       

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