• Sting – Russians (1985)

      par Marshall Banana le 20 décembre 2009

      (c) lescharts.com

      Saluons la victoire des handballeuses russes face à leurs homologues françaises lors de la finale du Championnat du Monde ! Pour illustrer, un clip et une chanson qui n’ont strictement rien à voir avec le sport, bien au contraire : « Russians » de Sting.

      Sting, c’est le surnom de Gordon Sumner, qui, en 1985, vient tout juste de se lancer dans une carrière solo. Accessoirement, il a joué dans un petit groupe sans prétention qui a connu quelques petits succès entre 1977 et 1984. Il en était le patron, le chanteur et le bassiste : ce groupe s’appelait « The Police », et si vous êtes sages, j’en reparlerai un de ces 4.

      Bon, donc en 1985, Sting sort son 1er album solo, qui porte le très joli nom de « The Dream of The Blue Turtles ». L’album commence par deux chansons bien sympathiques aux clips chatoyants et colorés. La 1ère, c’est « If you Love Somebody Set Them Free », chanson fédératrice un poil jazzy au clip plutôt kitschounet. La 2ème c’est « Love Is The Seventh Wave », et qui possède un clip assez mignon, coloré et plein de gosses (désolé un poil pixellisé). On y reconnaîtra d’ailleurs la célèbre « Vague » d’Hokusai.
      Mais Sting va se faire remarquer surtout par le texte très engagé de Russians, le 3ème morceau de l’album. Ecrit pendant la période de Guerre Froide entre les USA et l’URSS, la chanson et le clip stigmatise les peurs et les angoisses d’une société occidentale qui redoute un incident diplomatique entre l’Orient et l’Occident, qui pourrait déboucher sur l’utilisation des ogives nucléaires (la 1ere phrase est d’ailleurs « In Europe and America, there’s a growing feeling of hysteria »)

      Le texte de Sting, habillant un thème de Serguei Prokofiev, tente de montrer les aberrations d’un éventuel conflit, d’où qu’il provienne, de l’Ouest ou de l’Est (il s’oppose à Reagan et Khrouchtchev, et place beaucoup d’espoir dans la nomination de Gorbatchev). Au final, le tic tac d’une horloge semble égrener les secondes qui restent à l’humanité avant qu’elle ne se perde dans un accès de violence destructrice, tout en gardant une lueur d’espoir fédératrice dans le dernier couplet :

      We share the same biology
      Regardless of ideology
      What might save us, me and you
      Is if the Russians love their children too

      Bref, un très beau texte, un habillage sonore et musical relativement bien trouvé, et un clip au diapason : une oeuvre visuelle à l’ambiance, au message et à la symbolique très marquants, que l’on doit au prolifique réalisateur et photographe français Jean-Baptiste Mondino.

      Plus dérisoire que le contenu, sachez juste que « Russians » eût son plus grand succès en France avec une très belle 2ème place en mars 1986 (derrière « l’Aziza » de Daniel Balavoine et devant « la Chanson des Restos », quand même, la chanson à texte et à message était bien représentée à cette époque).

    • Leave a Reply

      Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.